Être étranger n’est pas une chose facile. Celle qui dirige ce journal, et d’autres également, a vécu en France pendant quinze ans. Je suis retourné dans mon pays (Espagne) et maintenant, malheureusement je reviens vivre dans le sud de la France. Habiter, car vivre ou cohabiter, ici, très peu.
En France, je dépense seulement mon argent car donner, ce qu’est donner, on ne me donne rien. Je continue avec mes médecins espagnols, payant des assurances espagnoles, et avec une carte vitale française, qui ne résout rien car il n’y a pas de médecins. Jamais les assurances que j’ai payées pour le logement ici, ni les enseignants qui ont éduqué mes enfants (maintenant plus d’un très célèbre) n’ont été honnêtes. Avec mes doctorats, j’ai toujours été invisible aux yeux des Français. C’est pour cela que je suis reparti.
Par conséquent, le discours de la droite française selon lequel les Français paient tout pour les étrangers est faux. Au contraire, nous avons beaucoup investi pour rien, bien sûr.
Dans le pittoresque sud de la France, à Agen, une région reconnue pour son charme mais également pour son hostilité, un incident alarmant a été signalé, jetant une ombre sur le comportement des autorités locales envers les étrangers, en particulier ceux d’origine espagnole, bien que nous sachions que cela concerne tous les étrangers. Cet événement n’est pas un cas isolé, mais un exemple d’une pratique inquiétante qui nécessite une attention immédiate et des réformes profondes dans le traitement réservé par la police, y compris la police secrète, aux citoyens non français.
L’incident en question a impliqué un médecin espagnol respecté, qui a consacré plus de deux décennies à servir la communauté française, en payant des impôts énormes et en fournissant des soins médicaux de vital importance. Ce professionnel, qui a énormément contribué à la société française, a été traité avec mépris et brutalité sans aucune justification.
Selon les rapports, le médecin voyageait comme copilote dans un véhicule à plaque d’immatriculation espagnole lorsque la police locale secrète a décidé d’arrêter la voiture sans raison apparente. Lors du contrôle, le médecin, qui souffre de problèmes de mobilité, a été bousculé sans aucune explication de la part des officiers. Le traitement n’était pas seulement physiquement inapproprié mais également profondément irrespectueux, compte tenu de sa condition et de son statut professionnel.
La situation s’est aggravée lorsque le fils du médecin, un jeune avocat espagnol en attente de son inscription au barreau en France, a tenté d’intervenir. Loin de recevoir une explication raisonnable ou des excuses, il a été poussé contre la vitre du véhicule et menacé par les officiers, dans un clair abus de pouvoir et d’autorité. Ce type de comportement de la part des forces de l’ordre est totalement inacceptable et soulève de sérieuses questions sur la formation et le contrôle des agents impliqués.
Cet incident n’est pas seulement une attaque contre un individu, mais le symbole d’un problème systémique plus large en France : le traitement discriminatoire envers les étrangers, en particulier ceux des pays voisins comme l’Espagne. Malgré l’intégration européenne et les accords de libre circulation, les préjugés et la xénophobie restent des barrières à l’égalité et au respect mutuel entre citoyens de différentes nationalités.
Il est impératif que les autorités françaises, les maires des villes où les étrangers offrent des services à leurs citoyens, prennent des mesures immédiates pour enquêter non seulement sur cet incident mais aussi sur de nombreux autres qui surviennent quotidiennement. Ces actes de discrimination et d’abus ne doivent pas rester impunis, car ils ne génèrent que colère, mépris et vengeance chez ceux qui viennent ici, souvent pour exercer des professions où la France manque de professionnels. Bien qu’il soit compréhensible qu’ils doivent remplir leur devoir, les «manières éduquées ou de politesse» dont on se vante tant dans la formation de ce pays ont disparu à jamais. La formation de la police doit être révisée et renforcée, en se concentrant sur le respect des droits humains et le traitement équitable de tous les citoyens, quelle que soit leur nationalité.
La communauté internationale et les organismes de droits humains doivent rester vigilants et pousser pour que des changements soient mis en œuvre. Seule cette démarche peut garantir que la justice prévaudra et que des incidents comme celui décrit ne se répètent pas à l’avenir.
Cet événement doit servir de catalyseur pour tous ceux qui sont engagés en faveur de la justice et de l’équité, soulignant le besoin urgent de réformes policières et d’un engagement renouvelé envers les valeurs de fraternité et de respect mutuel que la France a longtemps promues.
Rosa Amor del Olmo, professeure, Journaliste
Descubre más desde Isidora Cultural
Suscríbete y recibe las últimas entradas en tu correo electrónico.