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Magdala ou l’histoire du piège

Rosa Amor del Olmo

On nous a longtemps trompées, nous les femmes, et ce pour plusieurs raisons, je crois que tout le monde en est bien conscient. La femme a toujours été manipulée, a toujours été sous le joug masculin et sous le joug – pourquoi ne pas tout dire – du pouvoir ecclésiastique. Pour cette raison et bien d’autres que j’oublie, nous avons souffert de culpabilité et cela est un peu impardonnable. Quand j’étais petite, j’étais très pieuse et j’aimais beaucoup toutes les histoires des Ecritures, et en particulier celle de la vie de Marie-Madeleine. Il est vrai qu’à ce moment là, je priais avec ferveur la Vierge surtout parce qu’elle était ce qu’on m’avait toujours inculqué sans que je n’approfondisse rien. C’était le temps de «la religion académique».

Maintenant, je n’adore plus ni ne prie plus la Vierge, simplement parce que je n’ai plus besoin de le faire, mais je respecte ceux qui le font et je pense que ceux qui y croient le font en toute sincérité. L’histoire de Marie-Madeleine a été une autre tromperie pour l’humanité. Je vais gloser cette ruse mal racontée de la vie de Jésus de Nazareth, vie qui m’attire tant comme vous aurez pu le constater dans d’autres chapitres, dans l’épisode de Simon le Pharisien qu’on trouve dans Luc 7/36 

A en juger par le lieu significatif que cet événement occupe dans la narration de Saint Luc, il semble que ce soit le même jour que la visite des messagers de Jean. Jésus avait accepté l’invitation du pharisien tout comme il avait accepté d’autres invitations, y compris même celle des publicains et de tous ceux que les rabbins appelaient les pécheurs. Apparemment, l’accueil chez Simon s’était fait sans chaleur, sans amabilité sans attention respectueuse. On indique dans le texte que l’hôte avait agi avec une certaine condescendance. Il était de coutume à l’époque de traiter un hôte distingué avec des attentions spéciales : le recevoir avec un baiser de bienvenue, de l’eau pour le débarrasser de la poussière du chemin, de l’huile pour l’onction des cheveux et de la barbe. Simon avait omis toutes ces marques de courtoisie. Jésus prit place probablement sur un de ces divans ou lits sur lesquels on s’installait à moitié assis pour manger. Selon cette position, les pieds se trouvaient à l’opposé de la table. Ces quelques faits nous relatent les coutumes de l’époque, il faut aussi prendre en compte qu’on avait pas ce sens de la propriété privée que nous connaissons de nos jours et qui nous protègent de l’intrusion. A cette époque-là, il n’était pas rare, en Palestine, qu’un visiteur, même inconnu – en général, des hommes, bien entendu – entre cependant dans une maison à l’heure du repas, entre, observe ce qui se passe et même se mette à discuter avec les convives, et tout cela sans être appelé ou invité.

Le récit nous dit que, parmi ceux qui arrivèrent dans la maison de Simon alors qu’ils mangeaient, il y avait une femme. Et la présence d’une femme, sans être quelque chose d’extraordinaire dans la société de l’époque, était assez inhabituel mais on n’avait pu l’éviter. Cette personne-là faisait partie de la classe déchue, une femme qui avait été «impudique» et qui devait en supporter les conséquences, c’était une part du châtiment de ses péchés, le mépris extérieur et l’ostracisme tacite de ceux qui se considéraient comme moralement supérieurs. Elle s’approcha de Jésus, par derrière, se pencha pour lui baiser les pieds, dans une attitude d’humilité, de sa part et en hommage respectueux pour Lui. Elle avait peut-être fait partie de ceux qui avaient écouté ses paroles ce jour-là : «Venez à moi tous ceux qui avez de rudes fardeaux et je vous soulagerai.» Peu importe le motif, mais elle vint dans un état de repentir et de profonde contrition. En se penchant sur les pieds de Jésus, elle les baigna de ses larmes. Apparemment sans se tracasser du lieu où elle était ou des yeux qui  surveillaient ses mouvements et la désapprouvaient, elle défit ses tresses y sécha les pieds de Jésus avec ses cheveux. Alors, elle ouvrit un flacon d’albâtre rempli de parfum et le laissa couler sur les pieds de Jésus, comme l’aurait fait une esclave sur les pieds de son maître. Sans rien lui reprocher, sans l’interrompre, Jésus lui permit tranquillement de continuer son humble service, inspiré par la contrition et l’amour révérencieux. Simon avait tout observé : d’une manière ou d’une autre, il s’était renseigné sur le genre de femme qu’elle était, et, en son for intérieur, il pensa : «S’il était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, il saurait que c’est une pécheresse.» Jésus entendit les pensées de cet homme et lui parla ainsi : «Simon, j’ai une chose à te dire.» Ce à quoi, le pharisien répondit : «Dis-moi, maître.» Jésus continua son argumentation en disant : «Un créditeur avait deux débiteurs : l’un lui devait cinq cents deniers, l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi payer, il leur pardonna à tous les deux. Dis-moi, lequel des deux l’en aimera davantage ?» Ce n’était pas la réponse qui était la plus logique mais ce fut celle que Simon donna, quoique, après longuement réfléchi et hésité. Il devait penser qu’il s’était engagé un peu trop… «Je pense, dit-il, que c’est celui à qui on a pardonné davantage.» Jésus confirma : «Tu as parfaitement jugé,» et il ajouta ensuite :»Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, tu ne m’as pas donné d’eau pour me laver ; mais elle les a mouillés de ses larmes et les a séchés de ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a pas cessé de baiser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum ; mais elle a versé du parfum sur mes pieds.»

Le pharisien ne put que remarquer que cette observation était juste parce qu’il avait omis le cérémonial habituel pour une personne d’importance. La leçon de l’histoire avait trouvé son application en lui, tout comme la parabole de Nathan avait fait

que le roi s’était condamné lui-même par sa réponse. «Ainsi donc, continua Jésus, je peux te dire que ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé : mais celui à qui on pardonne peu, aime peu.» Alors, il se tourna vers la femme et lui dit : «Tes péchés sont pardonnés». Simon et les autres qui étaient à table, murmuraient entre eux : «Qui est celui-ci qui pardonne même les péchés ?» En entendant cette protestation silencieuse Jésus, s’adressa de nouveau à la femme : «Ta foi t’a sauvée, va en paix.» La dernière partie du récit évoque une autre occasion où Jésus remit les péchés et, à cause de l’opposition qu’il sentit dans la pensée de ceux qui l’écoutaient – opposition non moins réelle, pour s’être exprimée en silence – il avait complété son affirmation d’autorité par une autre. On n’a pas écrit le nom de cette femme qui est venue au Christ, dans ce récit, et dont le repentir a été si sincère qu’elle a gagné dans son cœur contrit et joyeux, l’assurance de la rémission de ses péchés. Il n’est pas évident du tout que cette femme apparaisse dans d’autre récit indiqué par les Ecritures. Certains ont fait le rapprochement avec Marie de Béthanie, celle qui, peu avant la trahison de Judas avait couvert la tête de Jésus d’un parfum précieux, mais nous pensons que ce rapprochement d’identités manque de fondements, et ternit par un soupçon injustifié la vie antérieure de Marie, la sœur de Lazare, dévote et amoureuse. De la même façon les efforts de certains pour identifier cette «pécheresse» repentie et pardonnée avec Marie-Madeleine sont quelque peu douteux. Marie-Madeleine,d’après les Ecritures, n’a jamais été entachée du péché d’immoralité. Pour éviter la commission des délits en ce qui concerne l’identification de ces femmes on se gardera prudemment d’ajouter quelques paragraphes à ce qui a déjà été dit.

Dans le chapitre qui suit celui dont nous venons de parler, Saint Luc dit que Jésus passa dans toute la région en visitant toutes les villes et villages, prêchant et annonçant l’Evangile. Au cours de ces voyages, les Douze l’accompagnaient ainsi que «quelques femmes qui avaient été guéries d’esprit mauvais et de quelques maladies ; Marie, qu’on appelait Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons ; Jeanne, femme de Chuza, intendant d’Hérode et Suzanne et beaucoup d’autres femmes qui l’assistaient de leurs biens.» On fait référence à quelques-unes de ces femmes honorables, ou a toutes, quand on parle de la mort, de la mise au tombeau et de la résurrection de Jésus et on fait une mention particulière pour Marie-Madeleine. Cette Marie, dont le second nom vient probablement de Magdala, son village natal, avait été guérie, par l’intervention de Jésus, de ses souffrances physiques comme morales, causées par la présence d’esprits mauvais. Il nous est dit que le Christ l’avait débarrassée de sept démons, mais, même là, je ne trouve pas de justificatif pour affirmer que cette femme n’était pas vertueuse.

Marie-Madeleine devint une des amies les plus intimes de Jésus ; et son dévouement pour Lui, en qualité de médecin et de Sauveur qu’elle adorait, ne varia jamais ; elle s’approcha de la croix quand toutes les autres se tenaient à distance, au moment de son agonie ; elle fut une des premières au sépulcre au matin de la résurrection et la première parmi les mortels à voir et reconnaître un Etre ressuscité, son Seigneur, qu’elle aimait avec toute la ferveur de l’adoration spirituelle. Dire que cette femme, choisie entre toutes pour mériter tant d’honneurs, avait été pendant un temps une fille perdue, et que son âme avait été cicatrisée par le feu d’une lascivité impie, c’est contribuer à la propagation d’une erreur pour laquelle il n’y a pas d’excuses. Cependant, la fausse tradition venue d’une vieille supposition, injustifiée – dire que cette femme, si distinguée, amie du Seigneur, soit la même qui, avec une réputation de pécheresse, avait lavé les pieds et les avait baignés chez Simon le pharisien et avait reçu la grâce du pardon à cause de sa contrition – est tellement tenace dans la pensée populaire au cours des siècles, que le nom de Madeleine est devenue la façon de désigner la femme en générale, la femme qui perd sa vertu et qui se repent. On impute faussement à Marie-Madeleine la capacité par nature de pécher, l’homme est incapable de mesurer les limites ou de sonder les profondeurs du pardon divin ; et si Marie-Madeleine et la pécheresse repentie qui avait rendu à Jésus ce service alors qu’il était à la maison du pharisien, sont la même personne, la question aurait la même réponse affirmative, car cette femme qui avait été pécheresse, avait été pardonnée. Ce dont nous parlons c’est le récit biblique ou historique, et en elle il n’y a rien qui justifie le côté répugnant mais courant d’impliquer à l’âme dévote de Marie-Madeleine, le manque de chasteté.


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