Il y a quelque temps, nous avons abordé dans un article l’histoire du suffragisme français, mais nous sommes conscients qu’il manquait de nombreuses organisations et protagonistes à traiter. C’est pourquoi nous revenons à ce sujet essentiel dans plusieurs travaux pour approfondir un peu plus. Dans cet article, nous nous penchons sur l’UFSF.
En 1909, l’Union Française pour le Suffrage Féminin (UFSF) fut créée par un groupe de femmes féministes qui avaient participé au Congrès National des Droits Civiques et du Suffrage des femmes, qui s’était tenu en juin 1908. Les principales promotrices étaient Jane Misme, éditrice de L’Française, et Jeanne Schmahl. Cécile Brunschvicg fut élue secrétaire générale de l’organisation. Il s’agissait d’une organisation modérée qui cherchait à atteindre l’objectif final de la reconnaissance du droit de vote des femmes par étapes, en commençant par le niveau local et provincial pour finir au niveau général, et en cherchant des alliés parmi les députés. L’UFSF s’est développée à la veille de la Grande Guerre grâce à ses conférences et actions à travers la géographie française, créant des sections locales. Elle finit par accueillir des féministes de différentes tendances. À ce titre, Sarah Monod, présidente du Conseil National des Femmes Françaises, Jeanne Mélin, membre de la SFIO, ou Louise Bodin, qui se distinguerait plus tard au Parti Communiste, en faisaient partie. Ferdinand Buisson fut l’un de ses grands alliés depuis le pouvoir législatif. Lorsque la Grande Guerre éclata, l’organisation suspendit ses campagnes et soutint le gouvernement.
À la fin du conflit, on s’attendait à ce que le droit de vote soit reconnu. La Chambre des Députés l’approuva en mai 1919 à une large majorité, mais le Sénat rejeta le projet. Ce fut le cas à chaque fois que le vote des femmes fut proposé, c’est-à-dire en 1925, 1927, 1932, 1935 et 1936. Ces refus poussèrent l’UFSF à adopter une position plus ferme, et elle s’allia temporairement avec la féministe radicale Louise Weiss, mais en réalité, elle conserva toujours une stratégie modérée. Léon Blum nomma Brunschvicg sous-secrétaire à l’éducation. Lorsque le suffrage féminin fut atteint à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fut décidé de ne pas reprendre l’organisation.
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