I- L’environnement et les défis majeurs

Les droits se multiplient et se diversifient en fonction de l’évolution des besoins humains. Depuis 1948, année de la déclaration universelle des droits de l’homme, la communauté internationale ne cesse d’élargir la palette des droits dont tout humain doit bénéficier afin de vivre dans la paix, la sécurité, le confort et la santé.

Si le droit à la vie, objet de l’article 3 de ladite déclaration, est un acquis qui ne se discute plus, les nouveaux défis du IIIe millénaire liés à l’environnement sont à l’origine de l’apparition de nouveaux droits qui associent le bien-être humain à «une vie saine dans un milieu sain».

Par conséquent, toute dégradation de l’environnement entraîne la dégradation de la qualité de vie. La liste des biocides et des écocides s’allonge de manière alarmante : le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité et des écosystèmes, l’épuisement des ressources naturelles, la déforestation, la surpêche, la pollution de l’eau et de l’air, les catastrophes engendrées par des activités industrielles, etc.

Ces maux, corollaires d’une industrialisation excessive, de la surexploitation et des comportements humains irresponsables plongent les militants des droits de l’homme et les défenseurs de la nature dans la consternation en hypothéquant le présent des générations actuelles et en compromettant le futur des générations postérieures. Les appels à la sauvegarde de la planète Terre se font de plus en plus pressants et les initiatives de contrecarrer sa détérioration font l’objet de plusieurs traités et conventions, notamment la Déclaration de Stockholm sur la gestion écologiquement rationnelle de l’environnement (1972), la Déclaration de Rio sur la nécessité de protéger la planète (1992) et la Convention d’Aarhus sur l’accès à la justice en matière d’environnement (2001).

Aujourd’hui, les théories et principes de la justice sont appliqués également à l’environnement. La pénurie ou la rareté des produits alimentaires, la pollution de l’air et l’insalubrité de l’eau créent des disparités entre les individus, menacent leur existence et les privent d’un bon état de santé physique et mentale. Les adeptes de la justice environnementale, mouvement initié aux Etats-Unis à la fin des années 70, se rangent du côté des populations défavorisées pour les protéger des inégalités écologiques et sociales.

II- Le Maroc et la protection de l’environnement

Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc adhère aux accords mondiaux sur l’environnement depuis deux décennies et élabore des politiques qui intègrent des stratégies de protection de la nature, notamment le développement des énergies renouvelables, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation de la biodiversité, la valorisation des ressources naturelles, la rationalisation de la consommation de l’eau, le reboisement forestier…

Ce même engagement se traduit par la création, en 2001, de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, présidée par SAR la Princesse Lalla Hasnaa, qui a pour devise «Tous pour l’environnement». Ses multiples actions visent à sauvegarder le patrimoine écologique national, mettre en évidence sa contribution au développement durable, changer le rapport des citoyens aux problématiques environnementales et éduquer les jeunes au respect de l’écologie.

III- La mémoire du ciel et de la terre

«La mémoire du ciel et de la terre» choisi comme thème fédérateur de la 13e édition du festival international de cinéma et mémoire commune de Nador est compatible avec les préoccupations du centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix qui ne peut rester insensible au débat actuel sur l’environnement.

L’organisation de cette table ronde traduit sa volonté d’initier un débat qui privilégie 2 axes de réflexion majeurs :

Axe I : La planète Terre dans la tourmente

Quelques pistes (qui ne sont pas exhaustives) peuvent être explorées :

I.1- Les problématiques environnementales

– Faire un état des lieux des différentes problématiques, anciennes et contemporaines, en les recensant, les classant par types et en mettant l’accent sur leur évolution et sur leur impact sur les êtres humains ainsi que sur le règne animal et végétal;

I.2- Penser autrement la sauvegarde de l’environnement

– Quelles sont les multiples solutions préconisées jusqu’à présent par les États, les institutions internationales, les associations des droits de l’homme pour atteindre cet objectif ? Et quel est le degré de leur efficience ?

– Peut-on suggérer de nouvelles politiques qui débouchent sur des solutions intelligentes surtout que le contexte mondial actuel est marqué par la domination de la technologie et l’industrialisation ?

– Quelles sont les hypothèses qu’on peut émettre sur le devenir de la planète Terre qui fait face à de nombreuses contradictions : les cris d’alarme contre sa dégradation et les appels à sa sauvegarde redoublent d’intensité alors que les sources de sa détérioration se multiplient ?

II- L’Art et la Mémoire au service de l’environnement

– Comment le cinéma, par le biais de son langage et des techniques audiovisuelles à l’ère du numérique, pourrait jouer un rôle prépondérant dans le changement des comportements envers la Nature et la concrétisation de la justice climatique ?

– Est-il possible d’adopter de nouvelles approches pour optimiser la prégnance des images cinématographiques afin de rendre efficaces les efforts de sensibilisation des individus, des communautés et des sociétés sur la préservation de l’environnement (Une image vaut mille mots) ?

– Jusqu’à quel point la Mémoire (individuelle et collective) pourra-t-elle contribuer à la compréhension des différentes problématiques environnementales et climatiques ?

– Comment peut-on se servir des catastrophes du passé comme moyen de pression sur l’intelligentsia et sur l’élite politique pour mettre un terme aux crimes contre la Terre ?

IV- Déroulement de la table ronde

La table ronde se déroulera comme suit :

– Mot du président du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix ;

– Mot des lauréats du prix international «Mémoire pour la démocratie et la paix» ;

– Conférence inaugurale de M. Mohammed Sadiki, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts ;

– Interventions d’experts dans le domaine de l’environnement ;

– Interventions des réalisateurs des films documentaires participant à la compétition officielle et des membres du jury de la même catégorie qui exposeront leurs points de vue sur les différentes problématiques abordées dans les films, liées au thème de l’édition.

Le but ultime de cette table ronde est la rédaction d’un rapport de synthèse qui réunira les avis, les idées maitresses et les recommandations d’experts, de politiciens, de défenseurs des droits de l’homme, d’intellectuels et de professionnels de l’art et de la culture dont l’influence sur les comportements humains est indéniable par le biais de la sensibilisation sur la sauvegarde de la nature, de l’environnement et de la planète Terre de manière générale.

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