Depuis des décennies, la phrase «du fleuve à la mer» résonne dans le discours palestinien comme un symbole de désir et de résistance. Souvent mal interprétée et considérée comme controversée, cette expression encapsule le lien profond que ressentent les Palestiniens envers la terre qui s’étend du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée, englobant tout le territoire historique de la Palestine.
Ce terme est né dans le contexte de la résistance palestinienne contre l’expansion et les politiques israéliennes. Pour de nombreux Palestiniens, cette phrase symbolise la vision d’un foyer national où cohabiteraient, dans l’égalité et sans discrimination, toutes les ethnies et religions présentes dans la région. C’est un écho de la douleur et du désespoir causés par la perte de leur terre, le déplacement de millions de personnes et l’occupation continue.
Des auteurs palestiniens ont exploré et exprimé ces thèmes dans leurs œuvres, offrant au monde une fenêtre sur leurs expériences et aspirations. Ghassan Kanafani, dans son roman Les hommes sous le soleil, par exemple, ne se contente pas de narrer les luttes des réfugiés palestiniens, mais reflète aussi le profond désir de retour et de liberté qui persiste dans le cœur de la diaspora palestinienne.
Pour sa part, Mahmoud Darwish, le poète national de la Palestine, dans son poème Enregistrement de l’ONU, interroge rhétoriquement sur la légalité de la privation de sa liberté et de son droit à vivre en paix sur sa terre natale. Darwish, à travers sa poésie, appelle à reconnaître l’humanité et les droits inaliénables de son peuple, qui incluent l’autodétermination et la liberté nationale.
La Controverse de la Phrase
L’utilisation de cette phrase a été documentée depuis les années 1960, pendant une période d’intensification du nationalisme arabe et palestinien, mais elle s’est encore plus popularisée après les conflits israélo-arabes de 1967 et 1973. Au fil des années, la phrase a été adoptée et adaptée par diverses factions et mouvements, y compris certains qui recherchent des solutions à deux États et d’autres qui prônent un seul État binational ou un État exclusivement palestinien sur tout le territoire.
Du point de vue international, la phrase «du fleuve à la mer» a fait l’objet de critiques et de malentendus. Certains critiques affirment qu’elle suggère l’élimination de l’État d’Israël. Ce ne serait pas surprenant puisque, avec ou sans emblème, Israël est en train d’anéantir la Palestine sans autre douleur que celle d’exercer «son pouvoir fulgurant». Cependant, de nombreux Palestiniens et universitaires précisent qu’il s’agit d’un appel à la coexistence et à l’égalité des droits sur tout le territoire, plutôt qu’à l’éradication d’une nation. Une résolution difficile lorsque tout dans cette vie est politique.
La persistance de cette phrase dans le discours palestinien s’explique par plusieurs raisons fondamentales:
- Histoire et Mémoire Collective : Elle sert de rappel constant des terres perdues en 1948 et 1967 et de la diaspora qui en a résulté.
- Justice et Droits : Elle reflète la lutte pour la justice, le retour et l’égalité des droits pour les Palestiniens, tant dans la diaspora que sous occupation.
- Identité et Culture : La terre du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée est imprégnée de l’histoire, de la culture et de la vie palestiniennes, étant centrale à l’identité nationale.
«Du fleuve à la mer» n’est pas seulement une phrase ; c’est un reflet du désir palestinien d’autodétermination et de paix sur une terre marquée par des décennies de conflit.
Aujourd’hui, elle nous appelle à aider, à faire tout ce qui est possible pour éviter le génocide ; cependant, nous ne le faisons pas, malgré les efforts des Nations Unies pour interdire à Israël ses méthodes et attaques. Les écrivains et poètes palestiniens ont joué un rôle crucial dans la diffusion de cette vision, faisant appel à la communauté internationale pour qu’elle comprenne et reconnaisse leur lutte pour la justice et l’équité.
En fin de compte, la tempête persiste, car la résolution de ce conflit historique exige que toutes les voix soient entendues et validées, dans un effort sincère pour parvenir à la paix et à la réconciliation dans cette région profondément divisée.
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